Le défi quotidien de préparer des lunchs qu’un enfant difficile avec la nourriture mangera avec plaisir peut sembler être une montagne insurmontable. Entre les «beurk, j’aime pas ça !» et les boîtes à lunch qui reviennent à la maison à moitié pleines, il est normal de se sentir découragé. Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls dans cette aventure! Il existe des explications scientifiques à ces comportements alimentaires et, surtout, des stratégies concrètes pour élargir progressivement les horizons gustatifs de vos tout-petits.
Avant tout, il est à considérer que certains enfants peuvent hésiter à goûter de nouveaux aliments pour des raisons médicales comme des problèmes dentaires, de la difficulté à mâcher ou à avaler, des allergies ou des troubles digestifs. Il est important de consulter un médecin avant de conclure que l’enfant est simplement difficile.
Les enfants perçoivent les goûts différemment
Pour mieux comprendre les réactions de nos enfants face à la nourriture, penchons-nous d’abord sur ce qui se passe dans leur bouche! Les enfants possèdent beaucoup plus de papilles gustatives que nous, les adultes. Là où vous goûtez une saveur modérée, votre enfant perçoit une explosion de goût. Cette sensibilité explique pourquoi certains aliments leur semblent trop intenses!
De plus, la nature a programmé nos petits pour se méfier instinctivement des saveurs amères. Cette réaction de protection les préservait autrefois des plantes toxiques. Aujourd’hui, elle se manifeste par un rejet naturel des légumes verts, comme le brocoli, les épinards et les choux de Bruxelles. Ce n’est donc pas de la mauvaise volonté de leur part, mais bien un réflexe de survie!
La bonne nouvelle? Le nombre de papilles gustatives diminue avec l’âge. Les saveurs deviennent progressivement plus tolérables, et vers l’adolescence, la plupart des enfants acceptent naturellement une plus grande variété d’aliments.

Les stratégies d’exposition progressive
La règle des 10-15
Les recherches démontrent qu’il faut parfois entre 10 et 15 expositions à un aliment avant qu’un enfant l’accepte. Cela peut sembler décourageant, mais pensez-y: 15 tentatives sur plusieurs mois, ce n’est finalement pas si long! Voici comment procéder, sans pression:
- Présentez régulièrement de nouveaux aliments;
- Disposez-les au centre de la table avec les autres plats, et encouragez l’enfant à y goûter;
- Si vous dressez les assiettes avant de les servir, placez une petite portion d’aliments qu’il aime déjà à côté de celui à essayer;
- Laissez-le décider s’il veut goûter ou non. Ne forcez jamais l’enfant à manger.
Cette approche retire la pression et transforme la découverte alimentaire en choix personnel plutôt qu’en obligation.
Commencez par de petites variations
Introduisez de nouveaux aliments par des variations subtiles sur des bases qu’il aime déjà:
- Si votre enfant adore les sandwichs au jambon, ajoutez une fine tranche de tomate ou quelques feuilles de laitue;
- S’il mange des pommes, proposez-lui de les tremper dans du beurre d’arachide ou du yogourt;
- Joignez toujours une option de rechange que vous savez qu’il mangera.. Ainsi, vous vous assurez de satisfaire son appétit et ses besoins nutritionnels même s’il décide de ne pas toucher au nouvel aliment.
Misez sur la présentation
Les enfants mangent d’abord avec leurs yeux! Voici quelques trucs pour rendre les repas visuellement attrayants:
- Utilisez des emporte-pièces pour créer des formes amusantes
- Variez les couleurs dans la boîte à lunch
- Préparez des « plateaux de dégustation » avec plusieurs petites portions dans des moules à muffins en papier ou petits pots

Proposez différentes formes
N’oubliez pas d’offrir les mêmes aliments sous différentes textures. Par exemple, les carottes peuvent être:
- Crues en bâtonnets ou en rondelles minces
- Cuites à la vapeur
- En purée avec des pommes de terre
- Râpées dans un muffin
Votre enfant pourrait rejeter les carottes crues en bâtonnets, mais adorer des rondelles plus faciles à croquer!
L’importance de votre exemple
Votre propre attitude face à la nourriture influence énormément vos enfants:
- Mangez une variété d’aliments avec plaisir
- Commentez positivement les saveurs et les textures
- Montrez que vous appréciez découvrir de nouveaux goûts
Gérer les refus sans stress
Face aux refus, évitez de transformer les repas en champs de bataille. Restez calme et neutre émotionnellement. Les phrases comme «Tu ne sortiras pas de table tant que tu n’auras pas fini ton assiette » créent des associations négatives avec la nourriture. Si votre enfant refuse un aliment :
- Retirez-le simplement sans commentaire dramatique
- Dites quelque chose comme : « D’accord, peut-être la prochaine fois!»
- Passez à autre chose
Cette attitude détendue maintient une ambiance positive autour des repas!
En conclusion
Développer les goûts de vos enfants demande du temps, de la patience et de la créativité, mais c’est un investissement qui en vaut la peine. Rappelez-vous que chaque enfant évolue à son rythme et que les « difficultés » alimentaires font partie du développement normal. Avec les bonnes stratégies et beaucoup de bienveillance, vous verrez graduellement leurs horizons culinaires s’élargir!
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Sources :
https://www.quebec.ca/sante/alimentation/saines-habitudes-alimentaires/alimentation-des-enfants
https://www.unicef.org/parenting/fr/alimentation-et-nutrition/7-astuces-pour-faire-manger-un-enfant-difficile
https://naitreetgrandir.com/fr/chroniques/repas-cinq-strategies-pour-enfants-difficiles/
https://enfants.ger-ergo.com/difficultes-a-lalimentation-a-la-maison/